Hausse des infections nosocomiales : E-coli, staphylocoque... Les souches les plus incriminées

Publié le 26 mai 2023 à 16h07

Source : JT 13h Semaine

La proportion de patients touchés par une infection nosocomiale à l'hôpital a nettement augmenté depuis 2017.
Si les Covid nosocomiaux sont en partie responsables de ce rebond, ils ne sont pas les seuls incriminés.
Au moins quatre autres micro-organismes sont identifiés dans la dernière enquête nationale.

Contracter en milieu hospitalier une maladie qui n'a, a priori, rien à voir avec le motif premier de l'admission. C'est un risque que l'on ne mesure pas toujours lorsqu'on est hospitalisé mais qui se révèle pourtant bien réel à en croire les dernières données de Santé publique France disponibles. 

Un patient hospitalisé sur 18 est touché par au moins une infection nosocomiale (contractée dans l'établissement de santé), selon une enquête nationale menée tous les cinq ans, qui montre que cette proportion a nettement augmenté depuis 2017 (+14,7%) après avoir stagné de 2012 à 2017 et baissé régulièrement entre 2001 et 2012. 

Les Covid nosocomiaux largement représentés

Sans surprise, une petite nouvelle est apparue parmi les maladies nosocomiales entre l'ouverture de la dernière enquête en 2017 et sa clôture en 2022. "Les infections à SARS-CoV-2 (Covid-19) nosocomiales représentaient la moitié de cette augmentation", a souligné Santé publique France, confirmant que l'épidémie de Covid-19 a clairement pesé dans le rebond observé. Et pour cause : en tant que maladie extrêmement contagieuse par voies aériennes et pouvant être asymptomatique, elle réunit tous les ingrédients pour une transmission d'infection nosocomiale optimale. 

Ainsi, si l’on exclut les Covid nosocomiaux des dernières statistiques, la proportion de patients infectés en 2022 reste en hausse (+7,5 %) mais "de manière non significative", par rapport à celle estimée en 2017, selon l’agence sanitaire.

4 micro-organismes très identifiés

Outre le SARS-CoV-2, quatre autres micro-organismes sont identifiés dans la dernière enquête nationale comme les plus représentés, à savoir Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Pseudomonas aeruginosa. Ces bactéries sont à l'origine de plusieurs types de maladies, détaille le rapport : des infections urinaires, des pneumonies, des infections du site opératoire et des bactérimies. 

Rappelons par ailleurs qu'en période hivernale, certaines affections nosocomiales sont plus courantes et qu'il n'est pas rare d'observer en conséquence des pics. C'est le cas des gastro-entérites, qui sont liées à l'omniprésence des virus entériques en milieu hospitalier, présents dans les selles des enfants hospitalisés pour gastro-entérites communautaires mais aussi dans celles des porteurs asymptomatiques.

C. difficile, "une menace sanitaire importante"

Enfin, alors que l'enquête enseigne en outre qu'un patient hospitalisé sur six reçoit un traitement antibiotique, une proportion en hausse de 7,5% par rapport à 2017, notons que la prolifération de certaines bactéries peut résulter précisément d'une prise d'antibiotiques. C'est le cas du clostridium difficile, encore appelé C. difficile ou CD, qui est une bactérie qui se développe dans la flore digestive, et que l'institut Pasteur décrit sur son site comme "une menace sanitaire importante."

Or, en provoquant une perturbation de la flore intestinale, la prise de certains antibiotiques comme l'amoxicilline, la clindamycine et les céphalosporines, peut créer un terrain favorable chez certaines personnes au développement du C. difficile. Les personnes immunodéprimées ainsi que les personnes âgées de plus de 65 ans hospitalisées sont, dans ce contexte, plus susceptibles d'être infectées par cette bactérie du fait de son caractère très contagieux. Le plus souvent, Clostridium difficile entraîne une diarrhée, de la fièvre et des douleurs abdominales ressemblant à des crampes, voire la présence de sang dans les selles.


Audrey LE GUELLEC

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